Des couples dans leur intimité, dans leur(s) nudité(s), dans leur lit. Comment représenter l’acte intime en photographie ? Donner à voir ce qui doit rester privé, caché, voire tu. Curiosités. L’oeil du photographe est-il voyeur, ou cherche-t-il uniquement à proposer un regard, rendre compte d’un moment de chair qui se déroule ici et maintenant ? Trouver sa place en tant que photographe dans un acte qui n’appartient qu’à eux. Proposer un regard sur un ce qui se vit au présent.
Craintes. De flirter avec le vulgaire, de tomber dans l’image fausse ou facile. Que faire des clichés dont nous sommes tou.tes plus ou moins imprégné.es ? Clichés véhiculés par la pornographie : exploits irréalistes, performance, corps lissés. Et ceux du cinéma - les draps sur les seins, le “sexe propre”, sans accident, sans liquides, un sexe beau et sacré.
Peurs. Du regard des autres sur “ce genre d’images”. Du regard des autres sur le sexe des autres.
Peur et pudeur, peut-être. La pudeur de celui qui voit et dévoile, essentielle, souterraine. Elle est là, dans chacune des images montrées - se glisse là, quelque part entre les draps froissés et les peaux - frissons, quelque part entre le lit et l’oeil du photographe.
Projet en cours.
Lucie Dumas.
Série publiée dans le numéro zéro de la revue Abisto, revue photographique auto-éditée du collectif Abisto.