Ce lundi 17 octobre 2016, 300 personnes se réunissent sur le pont Saint-Michel, pour se souvenir des dizaines d’algériens blessés, et tués 55 ans plus tôt, le soir du 17 octobre 1961.
Ce jour là 30 000 algériens manifestent à l’appel du FLN contre le couvre feu qui leur est imposé par la préfecture. La manifestation est pacifique, la répression sera malgré tout d’une rare violence. 11 000 personnes seront arrêtées, entassées dans les bus de ville réquisitionnés pour l’occasion (une première depuis le Vel’ d’Hiv’). Et si le bilan officiel de la police indiquait 3 morts et 64 blessés, on estime aujourd’hui qu’entre 80 et 200 personnes furent tuées, certaines jetées dans la Seine.
Cette femme a perdu le 17 octobre 1961 plusieurs membres de sa famille, dont son mari, son père, son beau frère… Elle vient chaque année se recueillir. ou ralentissant l’instruction, qui débouchera sur des non lieux. Et au sein du gouvernement algérien, on ne souhaitait pas mettre en avant une action du FLN.
Cette femme a perdu le 17 octobre 1961 plusieurs membres de sa famille, dont son mari, son père, son beau frère… Elle vient chaque année se recueillir. ou ralentissant l’instruction, qui débouchera sur des non lieux. Et au sein du gouvernement algérien, on ne souhaitait pas mettre en avant une action du FLN.
Il aura fallu la naissance d’associations, et surtout le procès Papon et la reconnaissance du terme "massacre" pour faire revenir cette nuit (et les jours qui suivirent) dans les mémoires et l’espace médiatique. Depuis, une plaque commémorative a été posée en 2001 sur le pont, d’autres collectivités locales ont emboité le pas, et François Hollande a rendu hommage aux victimes en 2012.
Mais cela ne reste pas assez pour les associations qui demandent que :
- le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d'état.
- l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l'internement arbitraire, pendant la Guerre d'Algérie, d'Algériens dans des camps.
- la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.
- la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.
Où en sommes nous aujourd’hui ?
Ce jour de commémoration qui est tout pour certains, n’est que peu de chose pour d’autres. En effet, sur place le 17 octobre 2016, aucune chaîne publique, seule une poignée de caméras de chaînes étrangères, et quelques médias indépendants sont venus. Les personnes présentes déplorent que leur cause ne soit vue que comme une cause militante de second rang, qui n’intéresse finalement que les personnes concernées.